Les Héritiers De La République by Éric Fottorino

Les Héritiers De La République by Éric Fottorino

Auteur:Éric Fottorino [Fottorino, Éric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Politique, Récit(s), Littérature française
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2015-12-20T23:00:00+00:00


F RANÇOIS H OLLANDE

Mitterrand d’abord

Pour François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti socialiste et pour la première fois candidat à l’élection présidentielle en 2012, la référence naturelle est celle d’un autre François, celui qui fonda le PS à Épinay (Seine-Saint-Denis) en 1971 et remporta par deux fois le scrutin suprême après deux échecs, en 1965 puis en 1974. « J’ai vécu mon engagement politique avec Mitterrand, commence-t-il dans son bureau de l’avenue de Ségur où il a installé son siège de cam-pagne. Mais je n’ai jamais été un proche. Je n’étais pas de sa génération, ni de son premier cercle comme l’étaient Élisabeth Guigou ou Jean-Louis Bianco. J’étais plus jeune que Fabius et Jospin. Aussi n’ai-je pas participé à la conquête comme dirigeant politique. Je produisais des notes pour Jacques Attali. »

S’il prend soin de situer d’emblée sa position d’il y a trente ans, François Hollande ne fait pas moins de Mitterrand la figure centrale de son parcours. « Il a correspondu à ce que je pensais être l’homme de la circonstance. Au-delà de l’affection, quand je l’observais de loin, dans les années 60-70, j’avais compris qu’il serait celui qui pouvait permettre l’alternance. En 1965 [il avait onze ans], j’avais eu une vague conscience qu’il avait pu mettre de Gaulle en ballottage. Et plus tard, en 1968, j’avais perçu qu’il s’était dit prêt à remplir le vide si jamais le Général partait. »

Ce sont là autant d’épisodes qui marquent déjà l’esprit du futur député de Corrèze, dont le cœur penchera toujours à gauche, du côté de sa mère Nicole, par opposition aux penchants droitiers de son père Georges qui préférait Tixier-Vignancour au député de la Nièvre, ce cacique de la IVe République. « Dans les années 1968-1971, je me souviens d’une période difficile pour Mitterrand. On se demandait s’il n’allait pas disparaître politiquement. Alors j’ai commencé à le suivre. Dans la décennie 1971-1981, j’ai apprécié son sens stratégique. J’ai vu comment il avait réussi à faire naître le Parti socialiste, à créer l’union de la gauche. Il est parvenu à hisser le PS à la même hauteur que le PC puis à le dépasser, jusqu’à permettre la victoire. »

Les yeux de Hollande brillent quand il narre ces épisodes glorieux qui ont suivi les échecs et les traversées du désert de l’homme à la rose. « J’étais sensible à son art oratoire, à ses effets littéraires », conclut-il en insistant sur la dimension historique du personnage et de son action, à l’adresse de ceux qui n’auraient connu que le Mitterrand de la fin, celui, affaibli, des années 90.

« Ma famille n’était pas gaulliste et, pour ma part, je me suis construit à gauche, poursuit François Hollande. De Gaulle représentait dans ma jeunesse le pouvoir présent chaque soir à la télévision, qui nous restituait son image sans contradictions. Je n’avais pas d’affection pour lui. C’est après, plus tard, que j’ai mesuré ce qu’il avait pu être et faire. La force qu’il avait eue de préserver la France libre. La force de ses écrits.



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